E.N.I.B
1865/1962
Hommage à Henri SAURIER
(1913-2003)
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"Si ce site existe, on le doit à deux de mes anciens professeurs à l'ENIB : Messieurs Henri SAURIER et Francis CURTES. C'est dans les années 2000 que j'ai "retrouvé Monsieur SAURIER qui s'était retiré dans une maison de retraite prés de mon domicile. Il m'a tout de suite encouragé à créer un site internet qui maintiendrait "l'esprit de Bouzaréa" auquel il tenait tant. A cet effet il a mis à ma disposition des documents sur sa parcours bouzaréen et surtout il m'a patiemment raconté ses souvenirs de normalien et ensuite d'enseignant à l'ENIB. Ses souvenirs ont été le point de départ de ce site. Il était donc plus que légitime que lui soit co-dédié le site de l'ENIB." Edouard PONS |
Henri SAURIER est né le 24/08/1913, à Alger et plus précisément à Bab-el Oued. Il rappelait souvent qu'il était issu d'un milieu populaire. Après une scolarité brillante , il est reçu 4éme au concours d'entrée à l'ENIB en 1930.
Voici les promos de l' ENIB prises en 1931.
Voici les promos de l' ENIB prises en 1931.
Promo 28/31 |
Promo 29/32 |
Promo 30/33 |
Promo 31/34 |
C.DISDET 2éme en partant de la droite au premier rang | H.SAURIER 4éme rang en partant du bas et 3éme à partir de la droite. |
Les noms des élèves de ces promotions (relevés par H.SAURIER) sont à votre disposition chez:
C'était un élève très brillant comme on peut le constater sur un de ses bulletins scolaires:
A la session de 1933, il obtient son certificat d'Aptitude pédagogique:
Et en 1935 H.SAURIER est nommé instituteur à Birtouta dans la Mitidja. Sa première classe:
En 1936, il est nommé à Alger. Il sera tour à tour affecté aux écoles primaires de la rue Franklin, de la rue du Divan, de la rue Lazerges.(écoles de Bab el Oued). Ces périodes d'enseignement seront entrecoupées du service militaire, du rappel sous les drapeaux en 1939, et la guerre de 1943 à 1945.
De retour de la guerre, il est nommé au collège Guillemin, et entame de concert des études à la Fac d'Alger, qui le conduiront à une licence es-sciences en 1949. Il est alors nommé professeur de biologie au Collège de Constantine. Il va y rester deux ans avant d'être nommé en 1951, professeur à l'École Normale d'Alger-Bouzarea.
Pendant dix ans, il va enseigner les Sciences Naturelles et la Chimie à plusieurs générations de normaliens. C'était un enseignant rigoureux, précis et un pédagogue remarquable. Pour lui, un normalien ne pouvait être médiocre ou moyen: il devait être excellent. Il aimait rappeler qu'il était avant tout un "bouzaréen" et c'est la raison pour laquelle, il comprenait si bien ses élèves, qui ont toujours eu un grand respect pour l'enseignant et l'homme.
Il sera officier des Palmes Académiques en 1956:
En 1961, il est nommé au Lycée Buffon à Paris et il terminera sa carrière comme Principal de Collège à Créteil en 1976.
Il reprend alors ses études et obtient à la Fac de Nice, une maîtrise de Biochimie.
Et comme il a toujours aimé la musique (il avait obtenu un premier prix de violon au conservatoire d'Alger), il réussit brillamment une licence de musicologie. Son dernier plaisir sera de donner des conférences sur les œuvres de Mozart et de Beethoven.
Le 9 juillet 2003, Henri SAURIER nous a quittés, entouré de l'affection de sa famille, de ses amis et des anciens de Bouzarea.
Voici une de ses dernières photos et une partie de l'hommage rendu par ses élèves.
"""Pour nous le professeur SAURIER était plus qu’un professeur. C’était un ancien normalien et il tenait à ce que cela se sache. Ils nous considérait comme ses élèves, mais aussi comme ses futurs collègues, et c’est la raison pour laquelle il était si exigeant. Pour lui un futur enseignant ne pouvait être un élève moyen ou médiocre, il devait être excellent.
Il était un ardent défenseur de ce que l’on a appelé « l’esprit de Bouzarea », et je voudrais citer cette phrase de son livre sur l’enseignement en Algérie
« Définir cet esprit fait courir le risque de solliciter l’éloge. C’est cet esprit qui inspirait le comportement professionnel des élèves-maitres, par un engagement tacite de servir l’école et l’enfant, ce dernier étant place très au-dessus des distinctions raciales ou religieuses. L’élève-maitre sortant de Bouzaréa se sentait investi d’une mission inséparable de son métier ».....
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Nous avions un grand respect pour l’homme et son enseignement, et beaucoup d’entre nous, n’hésitaient pas à se confier à lui à des moments importants de leur carrière. Sa porte n’était jamais fermée et il était toujours disponible. On avait même l’impression qu’il vivait dans l’École et jamais très éloigné de son labo….tout près de la Rotonde.
Et si un dimanche, nous étions retenus à l’École, on continuait à croiser le professeur SAURIER sur les terrains de tennis avant qu’il aille régler l’expérience du lundi matin dans son Labo.
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J’ai eu la chance de le côtoyer dans les dernières années de sa vie.
Il n’avait pas perdu une once de sa curiosité intellectuelle, continuait à s’intéresser à la chimie, à la physique aux sciences de la vie. Quand il comprit qu'avec les médias modernes comme Internet, on avait accès à des millions d’informations, il me chargea de lui trouver toutes les données récentes sur les sujets qui l’intéressaient. Et il y avait tant de choses qui continuaient à le passionner.
Je garde aussi le souvenir et la tonalité de cette voix de baryton de l’enseignant. Cette voix forte, ample, mélodieuse. Cette voix me dit actuellement « Bon maintenant PONS tu as assez parlé, laisse un peu de temps aux autres personnes »
Aujourd’hui les normaliens sont tristes. Ils ont perdu l’un des leurs et sûrement l'un des plus grands.
En notre nom à tous Adieu et Merci Monsieur SAURIER""""""""""