E.N.I.B

                                                                                  1865/1962

 

 

 

M'hamed MEKLATI (1938-2008)

 

 

J’ai connu M’hamed MEKLATI à l’Ecole Normale de Bouzaréa en 1957. Il était en deuxième année et faisait partie de la promotion 1956-1960. Il était toujours très affable, attiré par les études scientifiques mais aussi spectateur enthousiaste des manifestations sportives de l’EN. Il s’exprimait avec un timbre de voix bien particulier aigu et chantant. Il était très sympathique et estimé des élèves de l’EN.  Quand il se présentait il disait avec humour, un sourire en coin : MEKLATI : «  M’hamed le petit !   à ne pas confondre avec Mohamed (le Prophète) ! »

J’ai eu l’occasion de bien le connaître et de l’apprécier , à partir de 1985 dans le cadre de contrats de recherche entre notre laboratoire de la Faculté des Sciences de Montpellier où j’exerçais et le laboratoire des semi-conducteurs de la Faculté des Sciences d’Alger. Au cours de mes nombreuses missions à Alger, je le retrouvais, toujours avec beaucoup de plaisir, à l’Université et chaque fois il me véhiculait à Bouzaréa,  Notre Dame d’Afrique,  Bâb El Oued,  et me rappelait tous les souvenirs qui nous liaient aux lieux de notre enfance. Notre grand ami Mahmoud BOUCHARIF ancien élève de l’EN de ma promotion, qui nous a quittés en janvier 2003, venait nous retrouver et partageait ces moments de retrouvailles. M’hamed et Mahmoud s’arrangeaient pour être libres à tour de rôle et se mettaient volontiers à ma disposition pour m’accompagner. Chaque fois ils m’invitaient dans leur famille à partager un bon repas que leur épouse préparait avec beaucoup de soins. J’ai ainsi pu faire la connaissance de leur épouse, de leurs enfants (Habib, Hanane, Abdeljelil et Mounir ) pour M’hamed et ( Yassine, Salim et Amin) pour Mahmoud, qui ont tous poursuivi avec succès, des études supérieures  (Médecine, Etudes Vétérinaires,  Géologie, Informatique, Electronique …) .

Bien que cet hommage soit rendu aujourd’hui à M’hamed MEKLATI,  je ne peux le dissocier de mon ami d’enfance  Mahmoud BOUCHARIF . Tous les deux, anciens élèves de l’ENIB ont effectué des carrières  brillantes :  M’Hamed dans l’Enseignement Supérieur et Mahmoud dans les pétroles où il a exercé les plus hautes responsabilités au sein de la Société Algérienne des pétroles (SONATRACH). Tous les deux ont été des pères de famille exemplaires et peuvent être fiers de la réussite de leurs enfants. Ils sont partis trop tôt sans profiter de leur retraite au sein de leur famille  et se réjouir de voir grandir leurs petits-enfants.

                                                                              Claude LLINARES (Promo 57/61)

 

Extraits de l’hommage rendu à  M’hamed MEKLATI  le 21 avril 2008 à l’USTHB par le Professeur O. BENALI-BAITICH

         "M’hamed MEKLATI est né le 04 Octobre 1938 à Gouraya, un village à l’époque, situé à 25 Km à l’ouest de Cherchell. Son père Abderrahmane était instituteur et avait été en poste dans plusieurs écoles à l’intérieur du pays, avant de s’établir définitivement à Cherchell. Troisième enfant d’une famille de cinq, M’hamed a embrassé comme ses deux frères, son aîné Abdelkader et son cadet Braham, la carrière d’enseignant qui était un sacerdoce dans la famille.

En effet, après ses études primaires à l’Ecole de Garçons Vaneck de Cherchell, il entre en 6 eme au Cours Complémentaire de cette même école en septembre 1951. Après l’obtention du BEPC en Juin 1955, son père l’inscrit en classe de seconde au collège de Boufarik en vue de la préparation du concours d’entrée à l’Ecole Normale d’Instituteurs de Bouzaréa, qu’il intègre en Septembre 1956 en qualité d’élève-maître. Il réussit au Baccalauréat Sciences Expérimentales à l’issue du cycle secondaire en Juin 1959, et prépare durant l’année suivante (4eme année pédagogique), le Certificat de fin d’études normales qu’il obtient en Juin 1960.

M’hamed MEKLATI a gardé de l’Ecole Normale de Bouzaréa toutes les valeurs traditionnelles dont il a été nourri: le respect de l’autorité, la discipline, le goût de l’effort, l’honnêteté, l’avancement et la réussite par le mérite, le sens de l’épargne, le mépris voire l’horreur du gaspillage. M’hamed MEKLATI a toujours vécu avec ces valeurs.

Il est nommé instituteur en septembre 1960, et exerce sa fonction en demi-poste à Diar el Mahçoul (Madania, ex Clos Salembier) pour pouvoir poursuivre ses études supérieures. Il s’était inscrit à la Faculté des Sciences d’Alger en SPCN.

De septembre 1961 à Juin 1963, il est détaché par le Ministère de l’Education Nationale comme surveillant d'internat à l’Ecole Normale d’Instituteurs de Bouzaréa, tout en préparant parallèlement sa licence de chimie....

A partir de 1963, il va entamer une brillante carrière universitaire à la Faculté des Sciences d’Alger (le Doctorat de 3ème cycle de Chimie Structurale en 1968 puis la thèse de Doctorat d’état qu’il soutient en 1974) . Il est nommé Assistant en 1963 , Maitre Assistant en 1968, Maitre de conférences en 1974 et Professeur en 1977 à l’Institut de Chimie de l’USTHB ( Université des Sciences et Techniques Houari Boumedienne à Bab Ezzouar lieu où a été transférée la Faculté des Sciences d’Alger ) ....

M’hamed MEKLATI était incontournable pour l’enseignement de la Chimie Analytique minérale. Président du conseil scientifique de l’Institut de Chimie à partir de Janvier 1994 jusqu’ à Janvier 1999, il assumera grâce à sa sagesse et son autorité morale cette responsabilité sans conflits majeurs....

Courtois, affable, disponible et très attentif aux problèmes de ses proches et de ses collègues, il était très sollicité aussi bien par les anciens que par les jeunes enseignants-chercheurs, pour un avis ou un conseil, relevant même parfois de la sphère privée.

M’hamed MEKLATI s’est éteint dignement et sans souffrance entouré de l’affection des siens le 27 février 2008.  Il a été enterré le jour même de son décès, au cours d’un bel après-midi dans sa ville de Cherchell, tout près de sa maison, en présence d’une foule nombreuse."

                             

 

 

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