E.N.I.B

                                                                         1865/1962

 

"AU HASARD N°3"

par

GEORGES BOUANNA 557/61)

  

 

AU    HAZARD

 

«  L’essentiel est que demeure quelque part ce dont on a vécu  »

 

Antoine de SAINT- EXUPERY

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SOMMAIRE

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Page :  1    Editorial…………………………………………………………….:…   Guy PASCUAL

Page :  2    Il y a de cela vingt ans  ……………………………………………….. Un  Ancien

Page :  3    Méfions-nous des champignons……………………………………….AUTESSERRE

Page :  4    A chacun sa vérité …………………………………………………….  Note du Patron

Page :  5    Un Instructeur répond…………………………………………………    Jean BOIRIN

Page :  6    Les mots croisés du SPHYNX ……………………………………….   Lettre ouverte

Page :  7    Dans la foulée…………………………………………………………     MARIE

Page :  8    LES SPORTS :  Finales de Foot et de Basket…….................       BENDAMARJI ; ATTATFA                           

Page :  9           --   Fin d’année sportive .-...............                                      LLINARES ; CHARROUX

                        --  A quand la finale de la Coupe Omnisports....................     BOURGEOIS                                 

Page : 10   Notre Bal :Par notre Envoyé Spécial :……………………………….  Pierre BAZUS

Page : 11   A la découverte de l’ Ecole Normale…………………………………  Elèves-Professeurs

Page : 12   Société ou Humanité…………………………………………………    Claude  BOIRIN

Page : 13   Le Rhamadan………………………………………………………        Brame LARACHICHE

Page : 14   Du Painn sur les planches : …………………………………………    SCOTTO

Page : 15   «  Les Cousins  » ……………………………………………………      SIGWALT

Page : 16   Ne coupez pas :…………………………………………………             DESANTI – CARATINI

Page : 17   Des Goûts et des Couleurs : ………………………………………..       José GONZALEZ

Page : 18   La page de                             ................................................      GOLVIN

Page : 19   «  La Reine Morte  »………………………………………………..         Georges BEGOU

Page : 20   L’Auto ……………………………………………………………..            FRANCESCHI  

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Page 1

                                                                

E D I T O R I A L

 

                                                           P A S C U A L       G.

 

            Le journal paraît aujourd’hui pour la troisième fois. Pour ce faire, il y eut l’activité désordonnée, l’exaltation , la joie sans lesquelles rien de durable ne se fait.

 

            L’accueil qu’il eut à l’extérieur pourrait à lui seul construire son succès. Bien moins enthousiaste est celui que certains Normaliens lui ont réservé dès le deuxième numéro. C’est à eux que nous voudrions parler.

 

            Nous avons voulu vos critiques et suggestions, nous les attendions, nous en tenons compte. Mais que l’on ne nous reproche pas de faire de ce mensuel le journal des «  4 ème Année », à leur profit . Et ce que nous exposions au premier numéro sous le titre « Nos Buts » avait été lu, on aurait pu voir que notre pensée était oh combien loin de là. Nous serions-nous mal fait entendre ou la mauvaise volonté dicte-t-elle ces reproches ?

 

            Dans ce monde chaotique, bouleversé où nous vivons, nous avons la chance de cohabiter quelques quatre cents jeunes gens. Et, nous savons bien que nous pouvons surmonter ce chaos par l’effort collectif de création parce que, dans l’élan que lui  donnera la force vive de notre jeunesse, chuteront les valeurs nocives établies qui ne répondent plus à la mentalité de notre groupe, se consolideront les saines, naîtront enfin celles que nous attendons.

 

            Faisons tout pour que cette cohabitation matérielle imposée soit collaboration spirituelle de tous les instants. Multiplions les liens qui nous réuniront – ceux qui naissent sur les stades, à la bibliothèque, au ciné-club, au Foyer…

 

            Ce journal doit être le nœud qui lie les forces éparpillées de chacun de nous, il doit être le reflet …(Fin de phrase illisible dans l’original).

 

 Alors l’harmonie sera.

 

Et ne pas y voir tout ceci au départ, c’est trahir l’esprit normalien renaissant  C’est se trahir.

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Page 2

IL   Y   A   DE   CELA   VINGT   ANS

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  Nous n’avons rien inventé, nous ne voulions rien inventer. Bien avant nous, nos anciens avaient déjà défini l’Esprit de Bouzaréah. Grâce à l’obligeance de M. DON, secrétaire général de l’ Amicale des Anciens Élèves, nous avons pu recueillir ce témoignage anonyme des Anciens de la promo 1935-1938.

  « L’Esprit de Bouzaréah, c’était un grand amour de la vie, le besoin impérieux de s’épanouir   librement, de secouer toutes les entraves jugées irritantes et annihilantes , amour de la vie qui n’avait d’égal que notre soif de dévouement à la Grande Cause qui nous avait rassemblés ici : celle de l’Éducation.

  L’Esprit de Bouzaréah, c’était une foi immense dans la vie, une confiance illimitée dans le désir de l’homme et dans les pouvoirs de l’Education et de l’Instruction. C’était le mépris total des préjugés, une chaude amitié entre ces jeunes gens issus de tous les horizons algériens et métropolitains, une virile affection  pour toute cette jeunesse algérienne au sort de laquelle nous désirions consacrer notre vie.

 

            L’Esprit de Bouzaréah, c’était l’amour de la liberté, cette liberté que nos maîtres s’ingéniaient à nous faire aimer, puisque les barrières de l’École même étaient morales. Certes, cet amour de la liberté se muait souvent en esprit frondeur, bien excusable chez les adolescents, mais il avait le don de faire naître en nous le mépris de la flatterie, la haine des compromissions, le désir profond de devenir des hommes dans toute l’acception du terme.

Nous admirions l’intelligence poussée jusqu’au mépris du travail mécanique et du « bachotage », mépris qui faisait reculer les « bûcheurs » les plus opiniâtres, et qui, s’il fut  parfois excessif, eut tout de même le mérite de former des esprits sensés, équilibrés,, soucieux de l’effort intellectuel, rationnel, et ayant le sens aigu des réalités.

 

            Et c’est en recherchant de quoi était fait cet esprit particulier, toujours vivant chez mes condisciples , malgré nos tempes grisonnantes, que je pense aux jeunes normaliens s’acheminant eux aussi, vingt après nous, un soir d’Octobre, vers cette chère École à qui notre esprit doit tant.

            J’éprouve, pour ces jeunes venus nous remplacer une grande amitié et une fraternelle affection, car je sais que grâce à eux,, je peux dire, non pas l’Esprit de Bouzaréah, c’était, mais l’Esprit de Bouzaréah,  c’est la flamme qui anime tous les Hommes de Bonne Volonté .

 

                                                                                                  Un Ancien

                                              

Extrait de « L’ École Amusante  » de Monsieur L. LEFEBVRE, Inspecteur de l’Enseignement primaire.

SUJET :       Conjugaison de « manger une tartine », à l’imparfait. (C.E.)

DEVOIR :    Je manger  une tartinais

                    Tu manger  une tartinais

                     Il manger  une tartinais

                     Nous manger une tartinions   etc.… etc.…

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Page 3

MÉFIONS    NOUS   DES   CHAMPIGNONS

                                                        

        Pour ou contre la bombe ? Poser la question en ces termes, c’est déjà y répondre.

Il y a en nous une part qui refuse spontanément ce nouveau fléau. Peut-être sommes-nous inconsciemment hantés par les images d’Hiroshima ou de Nagasaki ; Peut-être encore est-ce en nous l’espèce qui réagit essayant de freiner cette course à la mort dans laquelle elle se voit entraînée à une vitesse accélérée. Mais à l’heure même que nous avons dit non, notre raison essaie de comprendre et nous en venons rapidement à bâtir une géographie de la responsabilité, suivant nos opinions ou nos passions.

                                                       Par   AUTESSERRE

                                                    En fait, la bombe A de REGGANE  est une bombe française : qu’on l’appelle défensive, plutôt qu’offensive, elle nous concerne individuellement de plus près ; ce n’est pas en se jouant des mots, en cherchant une justification, que nous escamoterons le cas de conscience qui, lui, est dans notre chair.

  Nous vivons dans un contexte social, dirons-nous encore, le problème nous dépasse, nous ne représentons qu’une infime partie du rouage. En réalité, notre propre existence au sein d’une société implique notre engagement, notre participation entière. Un problème se pose à une collectivité, mais le responsable, en dernier lieu, c’est l’individu.

  A l’heure où l’on agite un peu partout dans le monde le spectre de la bombe avec tant de désinvolture, à l’heure où il est si difficile de distinguer le vrai du faux, le sincère du calculé,, c’est en nous qu’il faut puiser le petit nombre de certitudes élémentaires qui nous guideront dans notre pensée et notre action. La responsabilité qui incombe à chacun de nous en face des activités les plus divines de l’Homme est une de ces certitudes.

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Page 4

A    CHACUN    SA    VERITE

 

                         Réponse  à  AJELLO  et  LAFFARGUE   (N°2)

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            Seuls les  « Premières Années  » sont responsables de cette déformation de l’esprit normalien. En effet, au sein de leur promotion, la mésentente et une certaine animosité dispersent les éléments de l’équipe qu’ils devraient former. L’irritante méchanceté… dont vous parliez naît et croît avec ce dont elle se nourrit, c’est- à- dire l’esprit « Première année » lui-même.

 

            Évidemment, les Anciens vous diront que les traditions de l’École veulent ainsi et le voudront longtemps. Ils ont certainement raison !

  Par contre les nouveaux doivent faire vivre « l’illusion d’octobre », c’est-à-dire réagir contre certains traitements ridicules qu’ils subissent. Mais toute exagération de faits, sachons-le, augmente cette mésentente que nous ne désirons pas.

  Tant que nous ne comprendrons pas ce qu’est la solidarité, l’esprit normalien ne lèvera pas. Si nous savons tirer la leçon de ce dont nous avons souffert, nous nous conduirons l’an prochain comme de vrais élèves-maîtres, et non en barbares.

 

            Et si cela se réalise, espérons-le, les bizuth ne pleureront plus.

                                       

                                                                                         HADJI  LAHLOU    (1ère A. M’)

 

                                            NOTE    DU    PATRON

               (mettant un terme à cette polémique entre les 1ère Année et les autres promotions)

 

Certes l’accueil fait au nouveaux dans tous les établissements où règne ce que l’on appelle l’esprit de groupe est-il sans doute aussi vieux que le monde. Toute collectivité devient un être véritable, animé de sentiments propres à caractère sui generis – les sociologues nous l’ont appris – et très rapidement le groupe est fier de son originalité et veut en imposer l’adoption aux nouveaux venus. En revanche, les nouveaux éprouvent quelque dépaysement. Ils viennent de quitter le milieu familial et leur intégration ne s e fait pas sans douleur- le phénomène de l’initiation dans les sociétés primitives est de même nature –

            Ce double mouvement : rétraction hostile des nouveaux contre l’intégration –Hâte fébrile des anciens à se parer de l’intégration se marque-t-il souvent par des actes répréhensibles – C’est bien dommage !!mais l’hostilité ne dure pas et les « bleus » sont bientôt fiers d’avoir surmonté ces rites- La preuve ?…Ce sont généralement les plus empressés l’année suivante à les imposer.

            Ne dramatisons pas ! mais s’il est nécessaire de procéder à des formalités d’intégration, substituons la bonne humeur aux quolibets et le champagne à la moutarde. Chacun s’en trouvera mieux et les traditions seront satisfaites.

            En avant donc pour la réception au champagne l’année qui vient.

                                                                      H. DINI

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Page 5

                       

UN    INSTRUCTEUR    RÉPOND

                                         A la lecture de l’article : « Instructeurs, à vos marques, prêts ? » de la plume d’un normalien , futur instituteur, j’ai pensé qu’une mise au point s’avérait nécessaire.

              Si la dénomination d’instituteur nous a justement été refusée, c’est qu’en effet, nous ne la méritons pas encore. Le terme d’instructeur qu’on nous accorde, marque bien la différence. Cependant, la création d’un autre emploi répond à une nécessité impérieuse, celle d’accepter dans nos écoles tous les enfants d’âge scolaire qui en manifestent le désir. Je pense que cette généreuse initiative de recruter les bonnes volontés pour instruire et éduquer toute une jeunesse désireuse d’apprendre, et cela pour compenser la pénurie de normaliens, est une très bonne chose.

              Elle marque la volonté d’un pays de suivre l’évolution rapide d’un peuple de ne pas se laisser distancer tant par la poussée démographique que par l’aspiration à l’instruction, mais au contraire de mériter le titre qu’on lui accorde volontiers de « champion de la civilisation ».

              L’auteur de l’article incriminé se livre à certaines critiques un peu dures. Il nous reproche tout d’abord notre manque d’instruction générale, non sanctionnée par le Bac. Mais je lui demande : « Vingt ans après le B.S. ou le Bac, que reste-t-il ? ».

                 Je dis que l’instruction se complète chaque jour, même si l’on ne possède que le C.E.P., le B.E.P.C. ou le Bac. Au point de vue pédagogique, notre initiation se fait par les journées pédagogiques, très fructueuses par les conseils et les exemples des anciens, mais surtout par notre présence face à une classe. « C’est en forgeant qu’on devient forgeron. » dit un proverbe courant. Et l’apprenti forgeron devient un maître dans sa profession en mettant la main à la pâte et en suivant les conseils de ses compagnons peut-être plus habiles que lui, mais surtout très compréhensifs.

              Comme dans tout métier, un instructeur peut devenir un bon instituteur s’il en a la volonté, s’il est animé du désir de bien faire.

              Je me permets donc, en tant qu’instructeur, de tirer de cette amicale discussion quelques conclusions :

              La création du cadre des instructeurs est une initiative hardie et intelligente qui répond à une nécessité actuelle.  Elle  portera ses fruits si d’une part nous pouvons compter sur la bonne volonté des néophytes, et si d’autre part ces mêmes futurs pédagogues peuvent compter sur la compréhension et la solidarité de leurs collègues normaliens.

 

                                                                                        BOIRIN   Jean

 

I

II III IV V VI VII VIII
1 . . . . . . . .
2 . . . .   . . .
3 . . . . .   . .
4 .   . . . . . .
5 . .   .   . . .
6 . . . . . . . .
7 .   . . . . . .
8 . . . . . .   .

 

Horizontalement:                                             Verticalement:

1: Soumis ; 2: Administre ; Ecrivain américain      1: Attaquée; 2: Mer anglaise; Un peu d'opus

3: César ; Un peu d'urée ; 4: Quitter l'intérieur      3: Démêlés; Distinction orientale; 4: S'élever encore

5: Acquis ; 3/4 de MARLI ; 6 : Spatiale                 5: Un peu de purée; Mécontentement; Sigle d'autorité (Enseignement); Machiné                  

7: Source de vie; 8: Troublée                                 7: Lanière d'Italie; 8: Propres de propriétaire                             

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DERNIÈRE MINUTE

(Lettre ouverte de GUASTAVINO)

Messieurs les Rédacteurs en chef du journal: "Au Hazard"

    C'est avec stupéfaction que j'ai lu dans le numéro 2 de votre journal un article relatif aux événements d'Alger du 24 janvier puis dans le numéro 3 un article ayant trait à l'explosion de la bombe atomique française à Reggane.

    Or il me semble que ces articles ne correspondent pas du tout à l'esprit du journal défini lors de la réunion plénière de décembre 1959.

    En conséquence, je vous serais très reconnaissant de vouloir bien préciser dans votre prochaine publication le paragraphe des statuts du Journal auquel vous vous êtes rapportés pour justifier l'impression de tels articles.

    Veuillez agréer, Messieurs le rédacteurs en chef, mes salutations distinguées.

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NOTE DE LA RÉDACTION

        Nous prenons acte des remarques de notre ami GUASTAVINO; en conscience, nous n'avons pas jugé que ces articles fussent "politiques". Nous les avons lus et relus: ils sont d'une objectivité totale, ne proposent ni ne rejettent rien. Tout au plus, posent-ils des questions à nos jeunes esprits. Nous ne pensons pas devoir nous en plaindre. Mais après tout GUASTAVINO nous conduit-il à "peser" encore davantage les articles et nous l'en remercions.

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Page 6

                      « DANS    LA    FOULÉE »

                       MARIE   .   2 ème  Année 

                                                                                         

 

            Mercredi 5 Mars représente pour les candidats au BAC le premier obstacle en vue du grand saut de fin d’année. A le veille de cet « essai », beaucoup ne semblent pas très satisfaits.

            En effet, si pour une faible majorité cette session permet de fournir un travail plus continu en répartissant les révisions sur deux périodes, pour d’autres elle représente un fâcheux arrêt des études à un moment où on doit se préparer pour le mois de juin                          

            D’autre part, si les premiers considèrent que l’on peut acquérir des points « d’avance » tout en présentant un « bac blanc » qui permet de « se mettre dans le bain »,les seconds ne voient pas l’utilité d’une telle épreuve et déplorent plutôt la suppression de la session d’ Octobre.

         En  somme, un double effort leur est demandé dans un délai assez court, encore réduit cette année pour l’Algérie,,effort qui, selon certains enseignements, risque de ne pas portes ses fruits si les candidats négligent dans leurs révisions de Juin la première partie du programme.

            Ne soyons cependant pas trop pessimistes et espérons que ce  bac « pris dans la foulée » ne ralentira pas les candidats dans leur course vers le succès final.

 

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                     RÉPONSE    A    LA    RÉPONSE    D’ UN    INSTRUCTEUR

                

            Votre réponse contient d’excellentes choses.

            Il est bien vrai que le recours au Instructeurs répond à une nécessité pratique et que la noblesse de la mission confère une certaine noblesse au missionnaire.

            Il est bien vrai aussi qu’en matière d’enseignement la culture est une chose et que la pratique en est une autre.

            Il est bien vrai enfin qu’à une époque où l’on chante de toutes parts les bienfaits de l’éducation permanente, les Instructeurs n’en resteront pas là.

            Mais il n’est pas faux non plus de soutenir que c’est un problème de probabilité. A supposer que l’habileté pratique soit également répartie, un bon praticien plus cultivé l’emportera toujours sur un bon praticien moins cultivé.

            S’il est une conjoncture où le survol de la difficulté est nécessaire, c’est bien dans celle de l’enseignement, et là comme partout, ce sont les consciences les mieux éduquées qui sont les plus perplexes et les plus scrupuleuses….mais aussi les plus lucides.

            Mais nous sommes tous également éloignés de la perfection .Donnons-nous donc .la main.

                            

                                                                                H.  DINI           

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Page 7

            Nos équipes ont joué ces jeudis quelques rencontres capitales quant à l’issue finale des classements. Nos envoyés spéciaux n’ont pas manqué sur les stades. Qu’en rapportent-ils ?

 

                                                           FOOT- BALL

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            Une finale avant la lettre, telle se présentait la rencontre qui opposait au stade Lavigerie nos juniors finalistes l’an passé, au lycée de Maison-Carrée.

            Le premier half vit une domination constante de nos joueurs qui grâce à leurs demis RIPOLL et DJAIK maintinrent le ballon dans le camp adverse. Mais sur une contre-attaque du Lycée et une faute de notre arrière gauche le premier but fut marqué malgré la parade de notre excellent goal DAVEZAC.

            Dès la reprise, nos joueurs non découragés, essaient de niveler le score, mais il appartient encore au Lycéens, bien emmenés par HAMITI de marquer un second but.

            Ainsi, les Maison-Carréens plus percutants, plus heureux réussissaient à prendre une option pour le titre départemental.

            En conclusion, bonne partie des deux équipes, très bien dirigée et surtout sportivité exemplaire que l’on aimerait observer plus souvent sur les stades.

 

                                                                                               BENDAMATDJI  ( 4 ème A. )

                                                                                               

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                                        FINALE    DE    BASKET-BALL

                                       

          Notre équipe Junior I a remporté le championnat de l’ O.S.S.U., département d’Alger.

          A 16 heures, le match s’engageait. Les lycéens de MAISON-CARRÉE, par un jeu rapide et efficace surprenaient les nôtres pendant une dizaine de minutes mais RODRIGUEZ et LOUCHE déclenchèrent une vive réaction. A la mi-temps, nos joueurs menaient de douze points.

            A la reprise du jeu, ce fut un véritable festival. L’organisation et la précision du jeu de l’E.N.I.B. fit s’accumuler les paniers. La défense imperturbable décourageait la ligne d’attaque adverse. Et la partie se termina sur le score de 80 à 48 en faveur de nos joueurs.

                                                                                                      ATTATFA  D . ( 2 ème A. )

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Page 8

FIN    D’ ANNEE    SPORTIVE

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            Notre journal qui s’est donné la lourde mais noble tâche de rehausser le prestige des normaliens pourrait se faire l’interprète d’une idée chère à bon nombre de ses lecteurs.

            S’il est en effet nécessaire de revaloriser notre école tant sur le plan moral qu’intellectuel afin de reprendre le rang qui lui est dû au sein de cette grande famille qu’est l’Enseignement, pourquoi n’envisagerions-nous pas de le faire sur le plan sportif… ?

            De quelle façon ? En organisant vers la fin de l’année des manifestations sportives en toutes disciplines. Nos équipes pourraient rencontrer celles des lycées ou collèges analogues qui enverraient leurs meilleures formations. A cette occasion, les parents d’élèves ainsi que toutes les personnes désireuses de mieux connaître notre Ecole et nous-mêmes seraient conviés à y assister . ( sous une haute présidence ).Ce serait l’apothéose d’une année de communion vécue par les élèves de Bouzaréah.

 

                                                                   J. LLINARES  et  G . CHARROUX  ( 2 ème A. )

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A    QUAND    LA    COUPE    OMNISPORT

DES    ECOLES    NORMALES ?

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            Dans  beaucoup d’Académies de Métropole, les Écoles Normales se disputent chaque année une coupe ou un championnat inter-écoles-normales. Pourquoi  ne pas l’organiser en Algérie ?

            Depuis trois ans, nos couloirs portent l’écho d’un voyage à Oran. Des «incidents » font échouer chaque année le projet. Pourquoi ?

            M. le Directeur de l’École Normale, M. l’Intendant, grand argentier de notre association sportive, désirent ardemment que le projet aboutisse. Manque-t-il un organisateur  dévoué ? Non ! Les professeurs et maîtres de l’École sont prêts à se dépenser sans  compter. Alors ?

            Peut-être faut-il, en dernier recours faire appel une fois de plus aux anciens ? Ils pourraient ainsi offrir la coupe qui porterait le nom de NOTRE ÉCOLE et qui serait mise en compétition entre les trois Écoles ;ou bien pourraient-ils nous suggérer d’autres « conseils de sages » ?

            Notre but, au moment où s’engage la bataille de l’École Laïque est de resserrer les liens de tous ceux qui la défendent, redonner à chacun cet esprit de corps qui fait gagner les grandes batailles.

            Que ces impératifs fléchissent chacun ! Que notre École rayonne si nous voulons qu’elle s’impose !

            Et si le sport peut y apporter sa goutte d’eau, personne ne l’en blâmera, personne ne nous en blâmera !

 

                                                                                                                 BOURGEOIS

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Page 9

 

N O T R E    B A L

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            Dès cinq heures de l’après-midi du 5 Mars, jeunes gens et jeunes filles, élégants, se présentaient aux « tasteries » des fouilleurs improvisés de l’hôtel Saint-Georges, pour assister à notre bal. Et la chaude ambiance de notre fête fut portée à l’ébullition tant par l’arrivée de nouveaux couples, d’Anciens que par l’amitié que l’on pouvait y trouver.

« Ah, voici enfin un bal où personne n’a fait tapisserie ». « Quelle réussite que ce boum des Normaliens  ». Telles furent les constations spontanées que nous sommes heureux de transcrire ici.

            Il y avait de quoi trouver notre soirée très agréable, ceci dit sans vanité. L’orchestre (Club rythmique d’Alger) sut créer une atmosphère dans laquelle chacun reçut sa ration de plaisir. Tout snobisme banni, toute vulgarité écartée, en somme : climat idéal. Des danseurs enthousiastes, un seul regret peut-être : une piste trop étroite pour l’affluence que le personnel du Saint-Georges a avoué être la plus abondante et la plus sympathique de la saison.

            En attraction, l’orchestre normalien des Rémy LAVEN, MARTIMORT,GONZALEZ, TRINTINELLA…, puristes du « New-Orleans » nous fit marteler le plancher par ses « swings » de grande classe.

            Enfin, et ce n’est pas la moindre des choses, notre table officielle était brillamment occupée : Monsieur COURTIN, Inspecteur d’Académie, présidait en compagnie de Monsieur DINI, notre Directeur, Monsieur VINCENT, notre Intendant, Monsieur CHABAUD, Inspecteur-chef du service départemental de l’Enseignement Primaire, Monsieur SCOTTI, Inspecteur adjoint à l’Inspecteur d’Académie, Monsieur POSTEL, Directeur de la Section d’Adaptation de  l’E.N., Monsieur l’Inspecteur LEFEBVRE, notre professeur de Psychopédagogie, Monsieur VASSILITCH, Médecin de l’E.N. Monsieur  MAZIER, Directeur de l’Ecole Annexe, Monsieur DON, secrétaire général de l’Amicale des Anciens Elèves.

            Nous notions encore la présence de nos professeurs : Madame BIGOUROUX, Mademoiselle STAMM, Messieurs ATHOUEL, CHESSON, CURTES, JACQUES, RAHMANI, VERGER .Nous remarquions enfin MONSIEUR GAL, M.GUISSET, M.LECLERC, nos chers Messieurs OLTRA, BERNABEU, MASSE, OUDNI, SARDAREVICH….Bref, tous ceux que nous mettons quotidiennement à la peine, se trouvèrent-et c’est justice- à l’honneur.

            Monsieur DINI porta le toast traditionnel aux personnalités en présence du Bureau des Elèves. Dans l’esprit de rénovateurs qui est le nôtre, c’était une grande première. Tout le monde était content.                              

            A  L’ANNÉE PROCHAINE : NOUS FERONS MIEUX ENCORE !

        

                                                               Notre Envoyé Spécial :           BAZUS  Pierre

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Page 10

 

A  LA   DÉCOUVERTE    DE    L’ÉCOLE    NORMALE

DE    BOUZAREAH

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            Au cours de nos études à la Faculté d’Alger, nous avons pu faire la connaissance d’anciens Normaliens qui nous parlaient de leur Ecole Normale. Mais il nous en parlaient toujours avec respect, avec nostalgie, avec amour même, nous faisant regretter de ne pas avoir terminé nos études secondaires parmi eux. Qu’avait-elle de si attachant, cette Ecole ? Notre nomination comme professeurs stagiaires de Sciences Naturelles allait nous permettre d’expliquer ces sentiments, de connaître cet établissement qui paraissait si différent des autres Lycées et collèges.

            Tout d’abord, nous fûmes conquis par la situation de l’établissement. Nous, naturalistes amoureux de la nature, nous ne pouvions pas mieux espérer. Quel cadre magnifique adapté à notre travail ! Dans les jardins, mimosas, cognassiers du japon, aloès, anthollauzas  parfument et décorent les allées, les blanches constructions du plus pur style mauresque, d’une façon telle que nous nous croyons transportés au pays des Mille et Une Nuits. Dans l’enceinte même de l’Ecole, des pelouses, un ruisseau, une petite forêt nous permettent de nous évader de la ville si bruyante, si trépidante pour nous retrouver dans le calme champêtre. Peut-on espérer trouver meilleure ambiance de travail, de réflexion, d’observation ? nous ne le pensons pas. Nous fûmes conquis du premier coup par le milieu dans lequel nous allions travailler.

            Monsieur SAURIER nous accueillit avec amabilité et gentillesse, d’une façon paternelle même, nous faisant visiter les locaux et nous présentant à Monsieur le Directeur, aux professeurs et au personnel de l’établissement. Chez tous, nous rencontrâmes le même esprit de cordialité. Nous nous sentions réellement en famille.

            Puis ce fut le premier contact avec les élèves. C’est avec surprise mais avec satisfaction que nous avons constaté que la même mentalité existait chez eux; esprit de camaraderie, d’entre aide bien sûr, mais au service de l’ordre, de la discipline, du travail et, non pas comme on le voit trop souvent au service du désordre, du chaut. Il règne ainsi une très bonne entente entre professeurs et élèves, permettant un travail fructueux.

            Nous comprenons maintenant que les anciens Normaliens ne regrettent cette ambiance si chaudes, si sympathique, ce cadre verdoyant et calme, qui créent ainsi les conditions optimales de réflexion, de travail intellectuel, menant au succès.

            Nous ne pouvons qu’encourager chacun à maintenir, à développer encore davantage cette ambiance si propice à chacun et à tous.

 

                                                                                             Les Professeurs Stagiaires

                                                                                                          BOURREIL

                                                                                                          COUTERON

                                                                                                          HADJADJ

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SOCIÉTÉ    OU    HUMANITÉ

 

par   CLAUDE  BOIRIN  (4 èmè A.)

 

            L’Homme est un être social, dit-on, il naît, il grandit et il est éduqué, instruit dans le but de devenir membre de la société. Est-ce dire que l’éducation doive se mettre au service de la société, et que le devoir premier de l’instituteur soit de former des êtres sociaux plutôt que moraux, étant entendu que l’être social vit, agit et même pense selon des normes établies pour et par la société, tandis que l’être moral se fixe comme idéal des vertus extérieures et supérieures au monde social ?

            Non, car il faut donner à l’enfant les moyens, ou mieux  la possibilité d’atteindre à « quelque chose » de plus attirant, de plus enthousiasmant, de plus exaltant que la société, quelque chose qui permette à l’homme qu’il sera devenu de donner sa pleine mesure, la mesure de lui-même. Et ce quelque chose, c’est l’Humanité – en quelque sorte, une immense « société ouverte » dont tous les membres ne seraient plus que des êtres moraux.

            La société ne peut agir et n’agit qu’à force de règles, d’interdictions, de permissions, de principes en un mot qui font peur, et qui d’ailleurs sont édictés pour faire peur.

            La peur engendre certes l’obéissance, mais une obéissance, passive, hypocrite . L’homme qui a peur, l’homme de la société vit – lorsqu’il n’a pas peur de vivre – Il vit et puis c’est tout. Autant dire qu’il végète en essayant de préserver sa précaire autonomie.

            Que reste-t-il de cet homme lorsqu’il disparaît ? De si médiocres choses…Qu’est-il durant son passage ? si peu… Or, aucune trace ne devrait se perdre, et chacun devrait pouvoir laisser à l’humanité, en partant, une part de lui-même, la meilleure, ne serait-ce que pour respecter cette Humanité dont il est le dépositaire.

            Cela ne reste pas l’apanage des grands hommes ; tous nous en participons. D’ailleurs, tout homme n’est-il pas un grand homme en puissance ? Tout soldat ne porte-t-il pas un bâton de maréchal dans sa musette.

            Mais pour être grand, il faut se faire grand, pour être il faut se faire, et l’on ne peut véritablement se faire qu’à condition d’être libre, définitivement libre ; ce qui suppose qu’on s’est d’abord dégagé de la gangue des interdits et des permis sociaux, de celle aussi plus tenace, des habitudes et des routines.

            Libre, l’homme pourra créer, c’est-à-dire concrétiser dans une œuvre qui demeurera les richesses de sa personnalité et le message qu’il adresse aux hommes – et sur ce plan, l’humble et le glorieux se rejoignent – Le développement moral de l’homme passe par l’activité créatrice et c’est en permettant de créer librement que l’éducateur formera des êtres moraux, des êtres qui, entraînés à l’action libre sue les bancs de l’école mettront plus tard cette liberté, source de création et de bien au service de l’humanité en apportant chacun leur « petite pierre à la construction du grand édifice. »

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VENEZUELA   -   TERRE DE CONTRASTES

 

            Le grand explorateur JOSEPH  GRELIER s’est une fois de plus trouvé parmi nous et avec l’enthousiasme qui soulève la sympathie de tous  nous a conduit, cette fois, à travers un pays nouveau, terre de contrastes, le VENEZUELA .

            Que de contrastes en effet entre le modernisme des villes et le traditionalisme des campagnes, dans les villes elles-même et aussi dans cette population si hétéroclite où le Blanc se mêle au Noir et le Noir à l’Indien ! Tel est bien ce qui caractérise ce pays deux fois grand comme la France et peuplé seulement de 6 millions d’habitants.

            La plupart vivent en bordure des côtes et c’est là que s’étend le Vénézuéla moderne de pur style américain.  Et il nous faut ici prononcer ce mot magique  de l’époque actuelle : le pétrole. Ce pays en produit 150 millions de tonnes et ses besoins en énergie sont assurés à 100 pour 100 ! Le lac MARACAIBO couvert d’une forêt de derricks, avec ses usines bâties sur l’eau, stations de pompage et de forage est le centre le plus important….

            Cependant, non loin de cette vie intense, subsiste une autre vie, celle de ceux qui logent dans la multitude des cabanes sur pilotis en bordure du lac et qui ont fait donner au pays le nom de petite Venise, Vénézuéla en Espagnol.

            Mais faisons un bond jusqu'à Caracas : nous trouverons là aussi des contrastes. Par simple curiosité pour ceux qui voudraient « par hazard » y habiter…disons que la vie y est plus chère qu’aux U.S.A. et les salaires de 36 pour 100 plus élevés. Cela n’empêche pas de voir, à côté d’une ville très moderne, des bidonvilles où vit le tiers des habitants. Dans la banlieue, de petites maisons blanches avec patios et fenêtres grillagées nous  donnent l’impression d’être en Espagne.

            Cette impression, nous l’avons aussi à l’intérieur  du pays de par les traditions et la langue, que ce soit dans les llanos, paradis des oiseaux et des verts pâturages ou dans les Andes dont l’ascension ne manque pas de pittoresque.

            Après une rapide vision des pics enneigés, si nous redescendons le cours de l’Orénoque nous rencontrons les indiens GUAROS et les SAMBOS ( nés de l’union de l’Indien et du Noir) qui ont comme les Espagnols des Andes, conservés leurs traditions : fabrication du curare et vie communautaire.

            C’est à l’embouchure de l’Orénoque qu’a pris fin cette conférence ; mais le public algérois, dont nous faisons partie, espère que JOSEPH GRELIER le conduira bientôt vers de nouveaux horizons.

 

 

                                                                             PERES   ALAIN .   ( 4èmè A. )

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C’est avec stupéfaction que j’ai lu dans le   

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