E.N.I.B

                                                                1865/1962

"AU HASARD N°2"

par

Sylvette LEBLANC née CYRILLE (57/61)

Robert DAVEZAC (58/62)

 

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SOMMAIRE du N° 2

 

« L’essentiel est que demeure quelque part ce dont on a vécu… »

                                                                                                           Saint-Exupéry

GROUPE RESPONSABLE DU JOURNAL :

Rédaction en chef : Georges BEGOU -    Guy PASCUAL

Secrétaire :              Claude BOIRIN  

Trésorier :                Claude PARADEIS 

Typographes :         Brame LARACHICHE – Kaci OUADI -  M’Hamed MEKLATI.

SOMMAIRE

Merci à ceux qui nous ont fait confiance……………………………………………….1

Edito du Patron                                     …………………………………………….. 2

La Mort d’Albert Camus                                    (Autesserre – Bégou)…………    3

Instructeurs à vos marques                              (Boirin)……………………………   4

Des études du Normalien                                 (Rigal)……………………………….5

Séquences Souvenirs                                       (Sigwalt)…………………………… 6

Pleurez Bizuths                                                 (Agello – Laffargue)………………7

Note du Patron – Hein Ripoll !                          (Riri) ………………………………… 8

Installations Sportives  - suite                           (Bazus)………………………………9

Résultats Sportifs                                              (Nénert)................................... 10

Blousons Noirs et Faux- problèmes                  ( Rizo)………………………………  11

Le sectionnaire                                                 (Roussel)…………………………   12

La Colombie, Pays de l’Eldorado                      (Bégou)……………………………… 13

Une Visite à La Casbah                                    (Chala)……………………………… 14

Le Théâtre Algérien                                          (Ouadi)……………………………… 15

Les « Canuts » ( M Athouel) - L’Art Arabe en Espagne (Meklati)………………………16

La Trilogie (Toto) – La Baraka (Torres. A)  Ma guitare ( Pons)………………………… 17

La Fête de Noël à l’Ecole Annexe                    (Emion)………………………………  18

Ceux qui nous ont fait confiance – suite…………………………………………………  20

La Page de Golvin  …………………………………………………………………………. 21   

Toutes les Ecoles Normales de France et de Navarre sont invitées à nous envoyer leurs suggestions et si possible à participer à notre journal.                     

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Articles Page 1

MERCI  A  CEUX QUI  NOUS FONT CONFIANCE

         Nous avions besoin de l'approbation et des encouragements des Anciens de Bouzaréa et de nos futurs chefs.

A présent nous pouvons sans inquiétude, et forts de leur appui poursuivre notre action.

Nous les remercions certes, mais nous pensons les remercier plus encore par de nouveaux efforts, par notre foi dans les buts qu’ils précisent eux-mêmes dans leurs lettres, dont nous nous permettons de citer des extraits.

         Mais les Parents d'élèves, qu'attendent- ils ?

Notre-confrère ( ! ) « le Journal d 'Alger » nous souhaitait de ne pas trop justifier notre titre.

Eh bien non! notre premier numéro ne sera pas le dernier puis­que nous paraissons encore.

Un peu tardivement certes mais il y eut tant de raisons valables pour cela le mois dernier, que nos lecteurs nous excuserons certainement.

Abonnez-vous, c'est beaucoup plus simple !

Si notre journal vous plaît - et nous l'espérons - pour 5 petits nouveaux francs, vous le recevrez dans vos pantoufles et tout sera pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Nous attendons vos mandats !

Adressez-les au trésorier du journal " Au Hasard"     ÉCOLE NORMALE DE BOUZAREA   ALGER

                            Nous avons le plaisir d’annoncer aux âmes bienfaitrices que des cartes les reconnaissant comme telles sont à leur disposition à partir de 1 NF.

Qu’elles se fassent connaître au plus vite du secrétaire du journal.

Extraits  des lettres adressées à la Rédaction

   … » » Je puis vous assurer que j'ai lu avec un vif intérêt, et même avec l'émotion qui s'attache à d'anciens et chers souvenirs : j'ai autrefois créé et animé le premier journal de l'Ecole Normale de Versailles qui s'appelle « Le Canard Bleu ».

   Je souhaite à votre " Au Hasard" plus longue vie ; il sera ce que vos camarades et vous, et vos amis, le ferez.

        A ce titre, nous le suivrons tous avec la plus vive sympathie, car il nous fera savoir sans même que vous le sachiez, si vous demeurez à Bouzaréa  des potaches quelconques ou si vous y devenez des êtres vivants. » 

                                                                                                           G. COURTIN

                                                                          Inspecteur de l 'Académie d'Alger  

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Articles Pages 3

 

LA  MORT  D’ALBERT  CAMUS 

 

 

            Camus est mort . D’autres diront ce que représente pour le monde des jeunes l’auteur du « Mythe de Sisyphe » de « La Peste «  ou de « l’Homme révolté ».

           

Mais plus que le témoin de son temps, celui que nous pleurons ici, c’est le Méditerranéen, l’homme qui fit l’inventaire de nos possessions en quelques pages éclaboussées de soleil, dans « L’été », « Noces », dans « L ‘Envers et l’Endroit ».

 

            « Sentir ses liens avec une terre, son amour pour quelques hommes, voilà beaucoup de certitudes pour une seule vie d’homme »

 

            « Des certitudes » réclamait-il et non des idéaux, ces « plus tard » du monde qui font renoncer l’homme à ces richesses présentes, le déchargent du poids de sa vie d’homme.

 

            Amour et lucidité : à ce double prix, chaque rencontre peut-être une révélation. Témoin, ces « Noces » à Tipaza où éclate l’amour de vivre, dans un décor qui refuse les mythes, le symbole facile qui nie jusqu’aux vestiges de son histoire.

 

La vérité ? Pourquoi la chercher ailleurs que tout près de nous, impatiente d’être découverte parmi les choses les plus humbles, parmi les hommes les plus simples ?

           

En tournant le dos à la nature, l’homme a substitué à la contemplation du monde, la tragédie de l’âme. Pour qui veut retrouver son équilibre, éprouver sa véritable condition d’homme, il lui faudra reconquérir « tout ce qui fait la permanence du monde : la mer, la colline, la méditation des soirs »

 

            Et Camus se retourne alors vers notre pays : « Pour ceux qui connaissent les déchirements du oui et du non, du midi et de minuits, de la révolte et de l’amour, pour ceux enfin qui aiment les bûchers devant la mer, il y a là-bas, une flamme qui les attend » 

                                                                                                       

                                                                                                                                                                                                                                                       AUTESSERRE (section)  

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                                            CAMUS  ET  LES  JEUNES

 

         La mort d’Albert CAMUS est un deuil, pour la jeunesse que nous représentons. Il était pur et nous                 l’admirions comme tel.

            Sa vie, son œuvre étaient conduites vers un même but : la justice.

            « Justice » que la guerre avait réduite en poussière. « justice » sans laquelle le monde est absurde. Absurde comme l’homme qui perd sa foi, l’homme sans confiance en l’homme.

Camus était le champion de l’existentialisme pur. Il s’&tait engagé dans la vie, il était devenu le personnage humain et juste qu’il s’était voulu.         

Ses livres étaient les nôtres, ceux de la révolte et du courage devant le comportement absurde de l’homme.

Et s’il est vrai qu’il se soit écrié : « Entre ma mère et la justice, je choisirai ma mère » on ne peut entendre là que le cri de la désespérance, venant de l’être le plus pur, le plus sensible aux valeurs idéales, placé devant la plus dramatique des options. La plus désespérée aussi…

            N’est-ce pas la nôtre ?

 

                                                                                                     BEGOU   (4ème Année)  

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Articles Pages 4

 

INSTRUCTEURS !  A VOS MARQUES !  PRÊTS…

 

Certain matin on découvrit qu’en Algérie, le problème de la scolarisation était loin d’être résolu. Les statistiques hurlaient «  que les maîtres manquaient. » Ainsi naquirent à force de matériel préfabriqué de nouvelles écoles et à force de stages accélérées de nouveaux maîtres ; les Instructeurs.

Mais le cercle des difficultés ne se refermait pas pour autant. En effet sans éprouver aucune jalousie vis à vis de nos collègues de Formation Professionnelle accélérée, sans nous considérer non         plus comme des phénix, nous pensons que l’enseignement exige une distance plus importante entre l’enseignant et l’enseigné entre le maître et l’élève.  

Sans doute nous dit-on que l’appel aux Instructeurs est un pis-aller, une médication de fortune. Expliquons nous clairement.

La technique nous offre des bétons qui prennent vite et demeurent solides, en ce qui concerne la culture il n’en va pas de même. Un B. E. P.C donne-t-il une garantie d’instruction suffisante ?

            « Il faut savoir beaucoup pour enseigner peu » nous a-on appris. Est-ce pour arriver à faire croire que pour enseigner il faut savoir peu.

Le Baccalauréat aurait dû rester pour les Instructeurs, ce qu’il est pour les Normaliens : un minimum ; tant il est vrai que le bain philosophique d’une troisième année amène à  mieux connaître aussi ceux dont nous ferons des hommes.

Tant il est vrai que le terme de vocation est trop équivoque pour qu’on ne puisse pas souhaiter de maintenir et de favoriser cette lente et intelligente imprégnation des années de Formation Professionnelle qui en tient lieu.

L’Instructeur, avouons-le, se retrouve chargé d’âmes sans bien avoir pris conscience, ni de sa mission, ni de ces difficultés.

Pour lui, dans la plupart des cas, il s’agit de se caser avec Brevet du Premier Cycle, n’ouvrant aucune porte, à l’exception de la plus splendide mais aussi la plus délicate : celle de l’enseignement des enfants.

            Toutefois, il est temps de dire : le bien que nous pensons des personnes en les fréquentant quotidiennement. Nous avons discuté le principe de leur existence mais non la bonne volonté dont ils font preuve.

Souvent lancés à corps et à esprit perdus dans des classes qui contiennent mal leur effectif démesuré sans même pour les 3/4 avoir eu l’exemple d’un maître d’application et les conseils pédagogiques des professeurs de l’EN ; nos camarades Instructeurs ont bien du mal à accomplir leur tâche, mais ils l’accomplissent avec un courage qui force note admiration .

            Et quelle tâche !… «  Il leur faut aimer cinquante mioches comme s’ils les avaient faits. » Pour le garçon qui prend à cœur son métier  les trois mois de vacances qu’il visait en entrant dans l’enseignement ne seront pas superflus.

Et nous savons, pour la connaître, qu’une partie d’entre eux « hormis un quartier maître qui ne sait pas nager » prend à cœur son métier.

            S’il est nécessaire de conclure, c’est dans l’espoir qu’après avoir recruté et mis en place pour des raisons dont l’urgence ne nous échappe pas les « unités » transitoires, l’administration soucieuse de leur destinée et de l’intérêt des enfants, prendra à cœur de compléter leur culture et de parfaire leur formation professionnelle – augmentation de la durée du stage pratique- préparation organisée du Brevet Supérieur. 

Quand et comment ? Mais pendant la durée du travail.

L’éducation permanente n’a-t-elle pas déjà orienté les esprits vers de telles mesures  

Sortons des chemins battus. Inventons ! Inventons…

Pour finir si les responsables me demandaient : « mais trouvez-nous des élèves-maîtres ! »  

Je répondrais… mais au fait, que répondrais-je ?

Répondrais-je : « Mais ne scolarisez pas dans ces conditions « ?

 

-     Ah ! que NON !

                                                                             BOIRIN

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Articles Pages 5

DES  ETUDES  DU  NORMALIEN

Nombreux sont ceux qui, dans cette école, ou plutôt dans cette ville miniature, sont venus, poussés par les nécessités de la vie et le besoin de continuer des études, qui, quoiqu’ils en pensent ou disent, sont l’essence de la vie.

            Mais combien d’entre nous se sont présentés ici par vocation et en considérant leur futur métier comme un sacerdoce ?

            Combien d’entre nous sont venus ici, non pour préparer leur Baccalauréat et partir ensuite, mais pour être vraiment des instituteurs c’est à dire de bienfaisants meneurs d’hommes ?

            Quant à l’enseignement que le Normalien reçoit, est-il vraiment approprié à son avenir ?

            Si un jour l’Ecole Normale redevenait ce qu’elle a été , avec ses examens propres, son authentique Brevet Supérieur, alors son élite serait une véritable élite.

            A quoi nous servent ces trois années d’études passées à préparer des diplômes ayant peu de relation avec notre métier : à nous donner de nombreuses connaissances générales mais le sentiment de perdre notre temps ; car on pourrait nous donner le niveau d’instruction actuelle, mais faire de nous des gens ayant déjà l’expérience de tout ce qui concerne les enfants.

            Alors seulement nous ne serions plus tentés de quitter l’Enseignement Primaire qui éprouve tant de difficultés à recruter ses maîtres.

 

                                                                                                    RIGAL  (Philo)

 

 

NOTE DE LA REDACTION

RIGAL prend seul la responsabilité de cet article. La rédaction se réserve le droit d revenir sur cette vieille question .

            Les études secondaires sanctionnées par le Baccalauréat offrent-elles cet ensemble harmonieux, gage de culture, signe de plénitude indispensable à l’éducateur ou au contraire, ne sont-elles qu’une étape provisoire, de nul effet si elles ne sont couronnées par l’Enseignement Supérieur.

             C’est, en effet une question valable et qui mérite d’être étudiée de très près.

            Qui veut s’en charger ?

            Ce qui est sûr c’est que nos maîtres formés par le Brevet Supérieur paraissent plus cultivés que nous, du moins l’affirment-ils.

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Articles Pages 6

SEQUENCES «  SOUVENIRS »

            J’éprouve le besoin d’écrire quelque chose sur cette école. Quoi ? beaucoup d’impressions, beaucoup d’images de ma vie en ce lieu .

            Lors du concours d’Entrée, j’ai parcouru les galeries entre deux épreuves, j’ai grimpé des marches, visité des dortoirs, je me suis arrêté sur la Rotonde. J’ai contemplé les terrains de l’Ecole Normale, ces terrains en escalier de géant, et puis ce ravin, et puis ces roseaux, et puis cette forêt où plus tard mon esprit braconnait des pensées de poète.

« Lieux que j’aimais toujours, ne pourrais-je jamais,

loin du monde et du bruit goûter l’ombre et le frais »

 

            Réussir ce concours, connaître et visiter cette Ecole, lire sous les grands pins, comme il ferait bon y travailler !

Je suis « 1ère Année », on m’a donné un balai, je porte une affreuse blouse noire, des camarades révisent leurs leçons, ils tournent en rond sur le stade, c’est le manège aux mulets.

            C’est le matin aussi, il fait froid, il faut apprendre : nous avons cours et les professeurs donnent tant d’interrogations écrites !

La sarabande aux mauvais souvenirs : les samedis soirs passés en étude, les dimanches aussi, les dortoirs froids, les lits à faire, la menace, l’arrogance des anciens, le besoin et l’intérêt de se faire des amis parmi eux. Les nuits passées dehors en attendant qu’ils se soient endormis, le réveil à minuit brutal et humiliant, l’épreuve, les lavabos, le noir, le gant de toilette mouillé, le cirage persistant qui s’incruste dans la peau, les rires hideux du lendemain matin au petit déjeuner, l’impuissance du patient, la volonté de revanche de l’humilié.

Et ces mauvaises notes qui pleuvent, et ces professeurs !

Réfugions-nous dans la lecture, ignorons l’Ecole…. Et c’est ainsi que j’ai lu, en moyenne, un livre de bibliothèque tous les quatre jours.

Les autres années ? L e retour sur terre par un brusque échec au 1er Bac. L’acquis de l’esprit Normalien, bachotage, lectures utiles, foncer au galop des connaissances pour sauter la barrière des examens. Etre reçu, se sentir vide alors. Plus d’examen, plus de raison d’être.

Reprendre avec effort sa culture personnelle, penser à toutes les beautés….

Etre externe….        

Maintenant je sors tous les soirs de cette Ecole, j’y rentre tous les matins. Je suis libre, je suis calme, je suis heureux.

J’aime ces murs, ces champs, ces arbres ; j’aime tous ceux qui ont un rapport quelconque avec Bouzaréa. J’en parlerai avec joie et chaleur à mes amis, je dirai le plaisir d’y avoir vécu : j’y ai été guidé vers le travail et la morale, vers le respect de soi et des autres.

C’est avec sympathie que je retourne vers tous mes camarades.

Je suis apaisé et je n’ai plus de griefs. C’est la colline radieuse que l’on m’avait promise. L’élan a été donné par deux hommes nouveaux et dynamiques ; deux hommes que je respecte et que j’admire, Monsieur le Directeur et Monsieur l’Intendant.

Je vois que j’aurai beaucoup de peine en quittant Bouzaréa.

Et je comprend toute la douleur de cet « ADIEU BOUZAREA » exprimé par Monsieur PUGET, ancien professeur de Physique. Je comprends aussi l’émotion de Monsieur DISDET qui pense nous quitter à la fin de l’année.

 

BOUZAREA JE VOUS AIME !

                                                                                                       SIGWALT ( 4ème Année)

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PLEUREZ  BIZUTHS

L’esprit Normalien ! où est-il, ce bel esprit que les 4èmes années essaient, à grand peine de recréer pour nous, afin que toutes les promotions ne forment plus qu’une seule et bonne équipe de bons copains.

Eux, la recherchent cette Fin. Mais les autres, tous les autres ?

Les promotions doivent être distinctes, car cette distinction, cette hiérarchie même fait partie de l’esprit Normalien. Mais ce qui ne devrait pas exister, c’est l’irritante méchanceté de quelques anciens envers les « Bleus » 

Ceux-ci comprennent, acceptent certains jeux du début de l’année, en quelques sortes leur baptême ; mais ce qu’ils ne peuvent accepter, ce dont ils souffrent parfois, ce sont les fanfaronnades de tel ou tel qui ne consent même pas à causer avec un « 1ère année », qui le bouscule en exige des excuses, qui le traite en inférieur sous prétexte qu’il a déjà passé quelques mois de sa vie à l’école.

Au début plus un élève est ancien dans l’école et plus il est craint des nouveaux. Or, on s’aperçoit bien vite que c’est lui le plus compréhensif.

A quoi cela tient-il ? Oh ! c’est tout simple ; les « Vieux » eux, ont compris et apprécié les avantages qu’ils pouvaient tirer d’une bonne entente, et leurs vœux se réalisent au sein de leur promo.

Mais nous, les nouveaux, les « Bizuths », nous qui la recherchons cette entente, nous ne l’avons pas encore trouvée, et nous sommes loin de la trouver. Aujourd’hui, malgré une apparence toute superficielle, l’illusion, la belle illusion d’octobre est rompue.

Nous nous devons tous d’aider à recréer cette entente, cette ambiance, cet esprit. Il sera ce que nous le ferons, alors faisons-le beau afin que plus tard, lorsque nous recevrons à notre tour des nouveaux, ils n’aient pas à se plaindre, pas à rougir de nous .

                                                    AJELLO Yves et LAFFARGUE Michel  (1ère Année)

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Articles Pages 8

NOTE  DE  MONSIEUR  LE  DIRECTEUR

 

 

A propos de l’article sur le « Blouson Noir »

 

Vous soulevez là, RIZO, un problème vieux comme le monde.

            Déjà les fils d’un héros célèbre de la guerre de TROIE protestaient :

                        «  …. Malheureux criminel, écrivait-il à son père, qu’es-tu allé faire dans cette galère ? tout ça pour les beaux yeux d’Hélène et pour la gloire du fils de Pélée… et pendant ce temps, l’Aurore aux doigts de rose, nous trouve déjà harassés au timon de la charrue dans la plaine de l’Attique… comme il nous mène, hélas !… mais attend un peu que Vénus nous ait mis la barbe au menton !! »

            un jeune égyptien de l’époque de RAMSES II écrivait lui même à ses croulants ( c’est grâce à NAPOLEON qu’on a pu le savoir) :

« Je m’épuise dans ce delta à tailler dans la pierre, sous le soleil de Thermidor, j’ai les doigts comme la peau de momie, je pue plus que le frais poisson, et j’en suis réduit à manger (comme Charlot dans le film «  La Ruée vers l’Or ») des débris de cuir que me passe mon ami le cordonnier… mais laissez-nous percer !…

Ce furent les perses qui percèrent.  

Beaucoup plus tard, dans la splendeur d’Athènes… mais ce fut finalement SOCRATE qui fut accusé d’être à l’origine des Blousons Noirs…

Et oui, c’est un très vieux problème, mon cher RIZZO et les vieux problèmes qui n’ont pas été résolus sont, croyez-moi, terriblement difficiles et c’est tellement commode d’accabler la génération précédente pour justifier les incartades des adolescents et les mascarades des Blousons Noirs.

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HEIN  RIPPOL

 

Lu dans « AU HASARD » de Décembre : « HEIN RIPPOL ! »

Ne pensons pas à RIPPOL, mon cher ASTIER, veux-tu, Ce « Hein » me chagrine…car RIPPOL « y était » et avant d’accuser ton camarade il aurait fallu que tu saches que d’autres sont plus coupables que lui.

            Mon cher ALAIN,  as-tu pensé à ceux qui « n’y étaient pas » ? à ces sportifs qui préfèrent concurrencer le concierge de l’Ecole Normale de Jeunes Filles dans un 100 Mètres endiablé.

            A ceux qui, « vedettes en herbe », menacent et prétendent ne jouer à l’école que si l’administration leur accorde une permission pour le dimanche.

A ceux, enfin – autre genre de vedette- trop fort pour jouer avec les foot-men de l’Ecole, en prétendant que l’équipe ne vaut rien et préférant avec une autre équipe exhiber leur musculature aux petites filles, stade Leclerc.

Il est vrai que nous, les footballeurs obscurs nous nous contentons de jouer devant les « yaouleds » de Maison-Carrée.

Enfin, cher ASTIER, ton devoir, n’est-il pas de demander plutôt à notre administration compréhensive de permettre à « ceux qui en veulent », les « purs », de renforcer notre équipe en aménageant un service de P.M.S qui ne puisse nuire à la bonne marche du sport à l’école.

 

                                                                                               RIRI

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Articles Page 12

LE SECTIONNAIRE : L'ESSAYER, C'est L'ADAPTER

Le 30 juin au soir, dûment inscrit pour passer un an à Bouzaréa, le futur Sectionnaire pousse un soupir de satisfaction : "Me voilà tranquille jusqu'au 1er octobre ….. de l'année prochaine !"

Trois mois après, il découvre les charmes de l'E.N. et se voit reléguer à son extrémité la plus lointaine. "Tiens ! ce doit être parce que nous ne sommes pas encore adaptés."

Adaptés à quoi, au fait ? d'entrée, l'emploi du temps jette un froid; "nous voilà bouclés de l'aube au crépuscule" se lamente ce commando de volontaires qui commencent à réviser leurs conceptions initiales.

Heureusement qu'ils ne tarderont pas à apprécier les vertus digestives du café et de la belote au Novelty.

Au bout de plusieurs semaines, le sectionnaire moyen, partagé entre des activités aussi diverses qu'inattendues, n'est pas encore en mesure de préciser à laquelle il se sent adapté.

Tantôt ballotté des radis aux bigaradiers et des éprouvettes aux piqûres d'abeilles, il goûte les joies bucolique du retour à la terre. Tantôt penché sur un morceau de fer qui diminue trop lentement et sur un morceau de bois qui diminue trop vite, il pense aux machines…..

Le Lundi, il se transforme en médecin, le Jeudi en virtuose du pinceau et du bâton de craie – tout en constatant avec soulagement que point n'est besoin d'être "académique" pour avoir sa place au soleil – et le samedi une heure de gymnastique lui fait déplorer qu'elle soit la seule de la semaine.

Et pourtant les sectionnaires sont des enfants gâtés : n'ont-ils point le terrain de foot devant leur porte, ce terrain où leur vénérable et enthousiaste "papa" leur prouve chaque jour que la valeur attend parfois le nombre des années ? Et ces après-midi de tourisme éducatif, le mercredi ? et la chance qu'ils ont de bénéficier d'une préparation idéale au C.A.P……

Le colline de Bouzaréa est-elle une nouvelle colline inspirée ? Nous savons maintenant que c'est un lieu où souffle l'esprit.

Esprit du paysan qui sème le bon grain et qui espère en de nouvelles moissons futures ; esprit de corps et de camaraderie chez les sectionnaires rassemblés pour les mêmes travaux, unis par les mêmes préoccupations, animés par le même idéal.

Il me souvient que je m'ennuyais au Lycée de Nîmes, malgré les arènes et les corridas ; et voilà que je me plais à la Section : que de nostalgie en perspective pour plus tard.

Mais nous avons pour l'heure une grande et noble tâche à préparer, et c'est en définitive pour cela que nous sommes ici.

Mettons-y tout notre cœur : notre année de Section illuminera toutes nos années à venir, et alors "les fruits passeront la promesse des fleurs".

ROUSSEL Pierre (Section)

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Articles Page 13

LA COLOMBIE, PAYS DE L'ELDORADO

Monsieur Jean-Claude STEVENS nous présentait le mercredi 1er janvier la conférence qu'il avait établie après son séjour en COLOMBIE.

Séjour sur lequel nous devons éclairer nos lecteurs car il ne fut ne celui d'un journaliste, ni celui d'un explorateur.

En effet, Monsieur STEVENS est agronome et dispensait pour un an son enseignement dans plusieurs Universités colombienne en particulier celle de BOGOTA. Ayant le cinéma pour violon d'Ingres, il consacra ses 4 mois de vacances à la réalisation d'un magnifique documentaire, tourné avec une simple caméra de 16 mm.

Grâce aux autorités françaises résidant en Colombie, il put parcourir des régions difficiles d'accès et nous en rapporter des images et une musique d'une très grande valeur artistique. Un petit reproche au passage : Monsieur STEVENS est d'avantage un photographe qu'un cinéaste. Mais cette remarque est infiniment légère.

La conférence elle-même se bornait, après quelques explications préalables, aux commentaires du film. Monsieur STEVENS, micro en main, assurait cette post-synchronisation avec un talent remarquable.

L'auditoire était sur le charme de ce commentaire souvent poétique et humoristique, en parfait accord avec les prises de vue.

Un pays éblouissant de couleur, un pays où la nature est merveilleuse, où le soleil fait briller l'or des visages, un pays dont l'art nous étonnent nous a été découvert par un conférencier digne de l'U.F.O.L.E.A. que Monsieur GODDART représentait.

Parmi toutes les anecdotes auxquelles ce pays de légende pouvait se prêter, ne retenons que celle-ci……

"'Contrairement à ce que l'on pouvait penser, le nom d'Eldorado (le doré) n'a pas été donné à la Colombie parce qu'elle livre l'or en abondance : ELDORADO est le nom de ce chef des TCHIPCHAS qui, au soleil couchant, huilé et portant un énorme bijou de nez ainsi qu'un plastron d'or, se plongeait dans un lac où miroitait l'or du ciel, pour purifier les objets qu'il allait échanger avec les autres peuplades. "

Le nom d'Eldorado s'étendit et peu à peu devint celui du lac puis de la région enfin celui de la Colombie.

Le sens des mots évolue, et le pays de légende s'industrialise. Les rues des grandes villes s'illuminent d'enseignes au néon dont les Colombiens sont friands, et bientôt, ce pays de rêve se couvrira d'usines, dont les hautes cheminées recomposeront

Le sens des mots évolue, et le pays de légende s'industrialise. Les rues des grandes villes s'illuminent d'enseignes au néon dont les Colombiens sont friands, et bientôt, ce pays de rêve se couvrira d'usines, dont les hautes cheminées recomposeront les forêts luxuriantes que les images nous ont montrées.

Mais nous devons conclure, hélas, et nous taire quand nous nous avons tant à dire après cette conférence.

Nous en conserverons longtemps le beau souvenir. Remercions donc Monsieur STEVENS d'être venu parmi nous. 

BEGOU.

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Articles Page 14

LA CASBAH

LA CASBAH…. Ce nom évoque spontanément en nous, un quartier pauvre, dense, malsain et qui couve à l'intérieur de ces masures, bâtisses de circonstance dressées sans aucun plan, bien des germes de maladie. Telles sont les vues populaires sur la CASBAH. Essayons de le justifier, promenons-nous un instant dans ce quartier.

"Attention, marchez en file indienne, les rue sont étroites" ainsi parla le guide. La promenade commence dans une ombre quasi-totale ; il a pourtant fait beau jeudi 14 janvier 1960. Le cortège des normaliens tient déjà toute la largeur de la rue. Point de trottoirs, mais au fait à quoi serviraient-ils ? Il n'y a pas de voiture.

Nous escaladons et dévalons des escaliers abrupts et humides ; nous esquivons ici des groupes d'enfants criant, là une petite fille portant une cruche ; il nous arrive de patauger dans de minces filets d'eau qui suintent des murs.

Parfois, les parties supérieures de deux bâtiments situés de part et d'autre de la ruelle se rencontrent. La base se présente alors comme une bouche de tunnel. Nous y entrons. Il fait noir et des lampes électriques seraient les bienvenues. L'atmosphère y est humide et lourde. Quelque soupir de soulagement en guise de "Enfin" salue la sortie.

Ces conditions matérielles malsaines pour la plupart n'empêchent pas la prolifération d'une population dense et en grande partie religieuse.

C'est là un quartier surpeuplé, un quartier où végètent des milliers d'enfants dont beaucoup ne sont pas scolarisés et pour cela même un quartier qui pose de sérieux problèmes aujourd'hui.

Les jeunes pendant la journée sont à leurs occupations quotidiennes : au coin d'une boutique sombre et étroite où hors de la Casbah comme ouvriers. Les ont pour espace propre l'intérieur de leur maison et les terrasses où elles étalent leur linge en bavardant.

Parmi les endroits les plus représentatifs le siège du comité du Vieil Alger est évocateur à tous les points de vue. Il offre au touriste une cour intérieure à l'abri de le vie bruyante de la Casbah. Pour la première fois un peu de verdure sympathise allègrement avec ce calme reposant.

Cette cour porte une double appellation.

         Cimetière des Princesses : Il y a là en effet la tombe de deux Princesses, N'FISSA et FATIMA mortes prématurément de dépit amoureux semble-t-il.

         SIDI BENALI : là se trouve aussi la "Koba" qui abrite le mausolée, tombeau d'un Saint, SIDI BENALI, très estimé par les musulmans.              

Signalons également comme point non moins évocateur le "Carrefour des Orientalistes". C'est là que Saint-Saëns venait s'imprégner de musique arabe et que Daudet acheva "Tartarin de Tarascon".  

Enfin nous avons passé dans le quartier le plus riche en antécédents d'Alger, une matinée où notre curiosité fut en constant éveil. Nous avons appris avidement des détails attachants sur l'Histoire de la Casbah, nous l'avons retrouvée comme à son origine. C'est une promenade comme on en fait pau.

CHALA (4ème Année)

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Articles Page 15

 

 APERÇU SUR LE THÉÂTRE  ALGÉRIEN D'EXPRESSION ARABE


        A l'origine, très modeste, le théâtre populaire algérien s'est limité à l'interprétation de petits sketches, de farces improvisées en cercle privée et au cours de fêtes religieuses.
        Petit à petit, on a assisté à la formation de troupes spécialisées mais encore bien loin du professionnalisme. Nous en étions encore à la farce, aux clowneries, aux premiers balbutiements d'une "comédia dell'arte" algérienne.
        Il n'y eut jamais à ce moment là une grande ferveur pour le théâtre en Algérie.
        En effet, la médiocrité des représentations transformaient ces réunions artistiques en "corrida".
        Les Orientalistes alors, et pour élever le niveau intellectuel du théâtre n'encoururent pas moins un échec sans précédent.
        Ceci s'explique par le fait que l'Algérien moyen manque totalement de culture arabe classique. Le public bouda, mais cette expérience malheureuse permit à des hommes comme KSENTINI et BACHTARZI, véritable fondateurs du théâtre algérien, de trouver un terrain d'entente entre la vulgarité et la subtilité classique.
        Rachid KSENTINI a sorti le théâtre algérien du conte dialogué, aux lenteurs rêveuses et surannées, du divertissement aux inutiles déploiements de riches décors, pour le placer au cour même de la vie quotidienne.
        Un fait à noter après la dernière guerre : avec KALTOUM, la troupe qui se composait uniquement d'éléments masculins, compta dans ses rangs une très grande actrice.
        Et bientôt, toute une pléiade arriva, de jeunes qui donnèrent une orientation encore plus moderne au théâtre : KAZDARLI, BADIE et autres ABDOUN.
        Ces derniers, au cours de soirées à l'Opéra d'Alger et à la salle BORDES réalisent des adaptations de pièces classiques françaises ou étrangères et "donnent" des pièces inédites d'un très bon cachet.
        De son côté, grâce aux moyens mis à sa disposition la troupe de Radio-Algérie, ELAK, espère dans un avenir prochain donner des lettres de noblesse, assurer la gloire d'un art qui ne doit pas se perdre.
        Un grand nombre de "Jeunes Premiers", formés dans les classes de Monsieur BADJEIRAK au Conservatoire, sont là prêts à perpétuer avec plus d'éclat l'ouvre de leurs anciens. Parmi eux AGOUMI, DEBBAH.
        De nombreuses jeunes actrices ont aussi répondu à l'appel malgré un certain dédain que le milieu musulman porte à cette profession.
        Un obstacle aussi et non moindre, : le public. Le public qui n'est pas assez instruit, amateur de musique plus que d'art dramatique et qui ne comprend pas toujours les pièces de grande valeurs. C'est ainsi qu'une excellente adaptation de "La Rose de l'ALHAMBRA" a été huée, obligeant la troupe à revenir à la farce.

OUADI KACI (4ème Année)  

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Articles Pages 16

 LES CANUTS


        Dans les théâtres de Berlin-Est où se pratique le plus dur expressionnisme, le réalisme le plus aigu, le visiteur occidental est surpris par une création à l'Opéra d'Etat, d'une partition de Joseph KOSMA.
"LES CANUTS"
        Il s"agit en effet, d'un oratorio profane relatant les grandes heures de la grande révolte des Canuts de Lyon en 1831, un poème de Jacques GANELURON.
        Cela arrive à point pour nous rappeler que J. KOSMA n'est pas seulement l'auteur prolifique des "chansons que tout un chacun fredonne encore, et des musiques de films que l'on sait mais que, Hongrois d'origine et Français de cour, comme LISZT, il se fait un devoir de servir le peuple français dans ce qu'il a de plus grand, ses révolutions. Parce qu'il est le créateur de la chanson littéraire française, parce qu'il est le fournisseur attitré du théâtre et du cinéma on a fait de lui un monsieur "léger".
        "LES CANUTS" nous ont montré un monsieur soucieux de la forme, prodigieux orchestrateur et possédant mieux que tout autre le sens du théâtre lyrique.
        Il semble que tout un mouvement d'intérêt ait été suscité par cette réalisation puisque, quelques jours après, il y eut un récital de "Chansons françaises" allant de ADAM de la Salle à Kosma en passant par Lully, Debussy etc.. le public allemand réputé "imperméable" à cet art raffiné avait tout de même rempli la salle et prenait un vif intérêt à ces chansons et à ces mélodies.
M. Georges ATHOUEL
Professeur de musique à l'Ecole


L'ART ARABE EN ESPAGNE


        Tel fut le titre de deux causeries de Monsieur GOLVIN, professeur à la Faculté d'Alger. Les deux principaux centres d'intérêt furent "la mosquée de Cordoue et l'Alhambra de Grenade".
        Partant toujours d'un bref exposé historique, Monsieur GOLVIN nous faisait pénétrer dans le cour architectural de la Mosquée et de l'Alhambra, revêtus de costume d'époque. 
        Les diapositives dont il était l'auteur et le commentaire qui les accompagnait nous ont largement découvert deux grands lieux de l'Espagne, typiquement arabe.
        C'est une invitation au voyage "très agréablement" présentée que nous avons applaudie et dont nous remercions bien vivement Monsieur GOLVIN.


MEKLATI (4ème Année)

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Articles Pages 17

             LA TRILOGIE DE MARCEL PAGNOL A NOTRE CINÉ-CLUB


        Nous vous proposons un rendez-vous avec la Provence et en particulier avec Marseille et son Vieux-port.
        Pagnol nous transporte dans ce monde vivant, exubérant, animé et bon enfant, avec ses éclats de joie, son "assent" et ses petites misères;
        Monde méditerranéen par excellence la trilogie rassemble au sein d'un quartier marseillais, synthèse de toute une mentalité, panorama pris au hasard des quartiers bruyants d'une ville pittoresque;
        Pagnol a considéré le cinéma comme une machine à imprimer le théâtre. Nous constatons que c'est une utopie sur le plan de l'art proprement dit que de mettre "le théâtre en conserve".
        Mais qui ferait revivre aujourd'hui la figure du grand Raimu, sinon les images du cinéma. Acceptons donc d'assister à une séance de théâtre filmé.
        "MARIUS", "FANNY", et "CESAR" sont des ouvres si profondément humain, dont le comique régionaliste nous réjouit tant, qu'il est nécessaire d'avoir vu une fois au moins dans sa vie cette Trilogie qui assura à Pagnol la Gloire, en même temps qu'un siège à l'Académie Française.

TOTO


LA BARAKA


        Le groupe choral "LA BARAKA" nous a rendu visite au soir de Noël.
        Vêtus du costume saharien traditionnel, les choristes sous la direction du dynamique Monsieur GARREAU nous ont fait voyager à travers le monde par les airs folkloriques qu'ils ont interprétés.
        Les normaliens furent unanimement charmés.  
        Invités à une leçon de chant improvisée, ils prêtèrent tous leurs voix, et le résultat fut ...en tout cas, il fut joyeux !
        Merci pour cette soirée.


TORRES ANDRE (4ème Année)



MA GUITARE


Pour moi la guitare a un nom
Elle s'appelle nostalgie.
C'est une femme dans mes bras
Imaginaire et belle
Qui souffre quand je souffre
Et pleure quand je pleure.
Je la prends par envie,
Elle vibre émouvante
Je me sens transporté
Vers un rêve sans fin.
Je la prends sans envie.
Elle grince des cordes
Et supplie qu'on la laisse.
Mais si suis privé
Je me sens alors
Sans cette amie muette
A qui je confie tout.


PONS CHARLES (Math. Elem.)

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Articles Pages 18

 FÊTE DE NOËL A L'ÉCOLE ANNEXE


        Bien sûr, il est déjà tard pour en parler, le souvenir s'est déjà estompé, mais nous estimons que cette petite fête annuelle et typique méritait de trouver une place dans une page de notre journal.
        Cette manifestation quasi familiale clôturait un 1er trimestre de façon à laisser un bon souvenir, et ma foi, si l'on en croit petits et grands, elle serait bien prélude à d'autres réjouissances.
        Chaque année, sous l'impulsion de monsieur MAZIER, Directeur de l'Ecole annexe et grâce au travail et au dévouement des "4ème Annexes" elle brille d'un éclat nouveau, le succès en est la preuve.
        Ce mois de Décembre dernier, c'est par une journée de pluie et de... grippe que nous eûmes la surprise et la joie d'être convoqués par monsieur MAZIER pour lancer la fête. Celle-ci comme toujours comprend quelques petits chants mimés et joués par les enfants du CP ou CE et quelques menus extraits de pièces de théâtre interprétés par les "plus grands". Mais cette année le choix s'avéra difficile entre "la scène du tambour de ville" de "KNOCK" et la "partie de cartes" de Marius. Qu'importe tournons la difficulté et jouons les deux.
        Là commence le travail de l'équipe de 4ème Année avec le choix des interprètes -enfants, apparut celui des décors, de leur conception, de leur montage.
        Le travail, l'ingéniosité, la malice et les "trucs" trouvèrent leur récompense  et les décors hétéroclites s'homogénéisèrent.
        La représentation est même pittoresque orchestrale ment introduite. Elle débuta par le chant des "petits facteurs"auquel succéda une chorale enfantine conduite par monsieur ATHOUEL.
        "La Partie de cartes" se déroula dans l'inévitable "Café du Port" et fut bien rendue tandis que Knock et le tambour déclamaient dans la salle de consultation.
        Trois films comiques devaient faire délirer "nos mioches" et un Père Noël non moins comique annonçait - certains diront prématurément ! - un goûter en clôture offert par monsieur l'Intendant.
        Les enfants garderont sûrement un bon souvenir de cet après-midi, quant à nous, nous sommes parfaitement heureux d'avoir pu amener la joie dans ces jeunes cours.
        Nous devons remercier monsieur MAZIER, notre directeur Monsieur DINI ainsi que notre intendant Monsieur VINCENT pour leur appui. Nous devons aussi remercier tous les camarades qui ont aidé à la réalisation de l'arbre de Noël sans oublier enfin nos collègues de l'orchestre.


DEDE (4ème A.)

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CEUX QUI NOUS FONT CONFIANCE.....(suite)


.. Enfin une publication qu'on puisse ouvrir sans que retentisse le grand gémissement qui est le bruit de fond de notre époque : l'homme est méchant, la science va trop vite, que va devenir l'humain, etc... Votre fraternelle gaîté rassure : au moins vous n'êtes pas des fanatiques car le fanatisme est triste.


P. CLAUDE
EX. Professeur d'Anglais à l'Ecole Normale


... J'étais de la promotion 1919-1922 ! Alors que nous portions tous l'uniforme : bleu marine, veston croisé, une palme d'or et une palme violette sur le revers et sur la casquette, chemise blanche cravate noire et pèlerine.
... Nous avions décidé de faire paraître un hebdomadaire " Le Profane" qui vécut pendant près d'une demi-douzaine de numéros.
        Oh ce profane, tiré à la polycopie, à la main, en cachette, à une pareille époque !
        J'ai donc relu et relu "Au Hasard" pour y trouver le parfum de cette école où je suis arrivé en 1919, d'où je suis parti en 1957, peut-être aussi pour y trouver l'illusion d'être encore le profane de 1921.
        Hélas je ne suis plus qu'un vieux bouzaréen, et qui vient d'être cloué au lit par une forte et méchante grippe...


F. PUGET
EX. Professeur de Physique à l'Ecole Normale


... Vous voulez faire quelque chose de neuf, vous voulez agir, vous agissez ! Votre initiative j'y reviens, est grandement louable.
        Elle a pour premier effet de créer entre de bons camarades qui poursuivent en commun la préparation d'une même profession, et quelle profession ! des liens plus étroits. Ceci est très important quand comme vous on a de 16 à 20 ans. Plus tard, bien plus tard, vous vous rencontrerez et vous parlerez alors de "votre" journal.
        Ce sera l'un de vos meilleurs souvenirs....
.... Ce que vous entreprenez montre que vous avez la foi et l'enthousiasme, qualité indispensable à ceux qui vont être appelés à construire et reconstruire.
        Montrez que vous savez être persévérant et ce sera parfait.


G. PESTRE
Président d'Honneur de l'Amicale des Anciens Elèves
De l'Ecole Normale de Bouzaréa

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Page 20

La page de GOLVIN