E.N.I.B

                                                                        1865/1962

 

Hommage à Fernand ARNIAUD

(1920-2009)

1937

1960

 

   Fernand ARNIAUD est mort, et les anciens de Bouzaréa sont en deuil. Fernand était pour moi beaucoup plus qu'un ancien collègue. Une vieille et solide amitié nous unissait, une amitié de plus de soixante années que ni l'exil d'Algérie ni les péripéties de nos carrière s respectives n'ont jamais pu faire oublier. Nous nous sommes connus lors de ma nomination à l'ENIB en octobre 1948. Il était alors secrétaire du directeur et préparait en même temps à l'Université d'Alger une licence d'histoire géographie. J'y continuai moi même ma préparation à l'agrégation. Nous avons donc rapidement été amenés à travailler ensemble et échanger nos informations et documentations..Ayant brillamment achevé ses études et étant reçu au CAPES au moment même où était créé à l'ENIB un second poste de professeur d'histoire, c'est lui qui, à notre grande satisfaction à tous deux, fut désigné à ce poste.

  Commença alors entre nous une collaboration de tous les instants : répartition des tâches, mise en commun de toutes les ressources pédagogiques que nous fournissait l'Ecole, mais aussi de nos documentations personnelles, sans que jamais ne surgisse le moindre problème entre nous. Et cette entente se prolongeait en dehors de l'Ecole par des liens solides d'amitié entre nos familles. Pendant ces années heureuses passées à Bouzaréa, j'ai pu apprécier ses qualités professionnelles, sa culture, son honnêteté intellectuelle, son ouverture d'esprit, mais aussi ses qualités humaines, sa gentillesse, et l'intérêt qu'il portait aux autres.

   Notre départ d'Algérie aurait pu mettre un terme à ces relations. Il n'en fut rien. Nous nous retrouvâmes à Hyères, où une partie de sa famille s'était installée, et où j'avais acheté un appartement. Que de bons souvenirs passés ensemble ! Que de souvenirs communs ! Ainsi un mémorable réveillon sur le port d'Hyères, ou encore les "paëllas" dans la confection desquelles Fernand, était passé maître ! L'heure de la retraite arrivée, la famille ARNIAUD s'installa à Nice. Nous continuâmes à nous voir de temps à autres, mais la maladie rendit bientôt Fernand moins mobile. Nous eumes l'occasion de nous rencontrer encore une fois lors d'une conférence sur l'ENIB que je donnais dans le cadre du Cercle Algérianiste. Malgré ses problèmes de santé, il avait tenu à y assister, et il eut la joie d'y retrouver quelques uns de ses anciens élèves.

   Que dire de plus ? En dehors de ses grandes qualités intellectuelles, notre ami était un homme bon et généreux, un ami fidèle. C'était un père de famille exemplaire, qui adorait son épouse, sa fille et ses petits-enfants dont il était si fier. C'est avec beaucoup d'émotion que je lui dis " Adieu, fidèle vieux complice des bons et mauvais jours. VAYA CON DIOS, AMIGO"

                                                                           Francis CURTES ( Professeur d'H-G à l'ENIB 1948/1962)

 

 

 

        Fernand ARNIAUD est né à Béni-Saf (département d'Oran) le 18 février 1920.

        Après des études primaires à Guyotville, Perrégaux, il intègre l'EPS "Ardaillon" d'Oran en qualité d'Interne de 1931 à 1936.

        En 1936, Fernand ARNIAUD est reçu au Concours d'entrée à l'Ecole Normale d'Instituteurs d'Oran. Sa Promo sera donc la 36/39. ( La photo ci-dessous a été aimablement mise à notre disposition par Robert RODRIGUEZ du site de l'EN d'Oran

Fernand ARNIAUD N° 28

        A la rentrée 39, nomination comme  Instituteur stagiaire au Cours Complémentaire de Tiaret. Il est reçu à son CAP juste avant de rejoindre en mai 1940, le 5eme Régiment de Tirailleurs Algériens stationné à Maison-Carrée. Démobilisé au début 1941, il est affecté comme Instituteur à Tlemcen.

        Rappelé sous les drapeaux après le débarquement du 8 novembre 1942,  il intègre l'Ecole des Cadres de Cherchell, et obtient le grade d'Aspirant avant de rejoindre le front . Sa démobilisation interviendra en août 1945.

        Il va alors être affecté à Tassin (entre Sidi-Bel-Abbès et Tlemcen) dans une classe de Cours Préparatoire avec plus de cinquante élèves.

        En 1946, il est nommé à l'Ecole Normale de Bouzaréa comme secrétaire du Directeur : Monsieur HLP. RENAUD. Ce qui va lui permettre de suivre à la Faculté des Lettres d'Alger des cours d'Histoire-Géographie. Licencié en 1949, il va préparer l'agrégation de Géographie. Il sera admissible en 1951.

        En 1956, il obtient son CAPES et devient Professeur d'Histoire-Géographie en titre à l'Ecole Normale de Bouzaréa.

        "Les 6 années qui ont suivi ont été enrichissantes. J'étais plongé dans mon métier avec passion. Mes élèves de seconde, première et terminale Sciences Ex, sans oublier les classes de la Section, ont conservé pour la plupart le souvenir de leur "prof" "D'Artagnan" pour les intimes, ce fut la meilleure des récompenses."

 

        " Nous avons quitté l'Algérie le 15 juin 1962 après décision d'une note rectorale; je pensais reprendre mon poste à la rentrée d'octobre 1962. Plutôt que d'accepter un poste au Lycée de Dax, je demandais au Ministère des Affaires Etrangères s'il m'était possible d'enseigner à l'étranger. On m'offrit la direction du Centre Culturel Français d'Izmir. De 1962 à 1969, j'accomplis la mission qui m'avait été confiée. En octobre 1969 je fus nommé à Valence (Espagne) que je quittai en 1977. En Espagne, j'eus l'occasion de recruter l'un de mes anciens élèves de l'EN de Bouzaréa : Gérard RAMIERI qui facilita ma tâche dans la création d'un nouveau Lycée Français à Valence."

Centre Culturel Français d'IZMIR

Lycée Français de VALENCE

        Rentré en France en 1977, Fernand ARNIAUD est nommé en qualité de censeur (1977-1979)  du Lycée d'enseignement professionnel de Cahors, puis à partir de la rentrée 1979  Proviseur du Lycée de Lannemezan, poste qu'il occupera jusqu'a sa retraite en août 1985.

        A partir de 1993, Fernand ARNIAUD participera régulièrement et activement aux réunions des anciens de l'ENIB. Malheureusement son état de santé va le priver à partir de l'an 2000, de ces réunions annuelles, mais il continua à être présent par la pensée à ces rencontres.

 

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